CONTACT :
contact@vendee-romane.com

Vendée Romane

Essais sur une interprétation des chapiteaux et modillons

 


ANGLES

ARDELAY

AUBIGNY

BAZOGES-EN-PAREDS

BEAUVOIR-SUR-MER

BELLEVILLE-SUR-VIE

BENET

BOIS DE CENE

CHAIX

CHAMPAGNE

CORPE

CURZON

FONTAINES

FONTENAY-LE-COMTE

FOUSSAIS-PAYRE

GIVRAND (85)

LA CAILLIERE

LA CHAIZE GIRAUD

LA CHAIZE LE VICOMTE

LA COUTURE

LES ESSARTS

LA FLOCELLIERE

LES  CHATELIERS-CHATEAUMUR

 LES MAGNILS REIGNERS

LES MOUTIERS-LES-MAUXFAITS

LES MOUTIERS-SUR-LE-LAY

LONGEVILLE -SUR - MER

LUCON


MAILLE

MAILLEZAIS


MAILLEZAIS ABBAYE

MAREUIL SUR LAY

MESNARD-LA-BAROTIERE

MONTREUIL

MORTAGNE

MOUTIER  sur le LAY

NIEUL SUR L'AUTISE

NIEUL ABBAYE


OLONNE

OULMES

PEAULT

LA POMMERAIE SUR SEVRES

POUILLE

POUZAUGES

PUYRAVAULT

PUY de SERRE

SAINT-ANDRE D'ORNAY

SAINT-BENOIST-SUR-MER

SAINT-DENIS DU PAYRE

SAINTE-GEMME-LA-PLAINE

SAINTE-GERMAIN-DE-PRINCAY


SAINT-HILAIRE DES LOGES

SAINT-HILAIRE-DE-VOUST

SAINT-JUIRE-CHAMPGILLON

SAINT-MARTIN-LARS

SAINT-MICHEL EN L'HERM

SAINT-MICHEL LE CLOUCQ

SAINT-NICOLAS DE BREM

SAINT-PIERRE-LE-VIEUX

SAINT-PROUANT

SAINT-VINCENT-PUYMAUFRAIS

SALLERTAINE

SERIGNE

THIRE

TIFFAUGES SAINT-VINCENT

TIFFAUGES SAINT-NICOLAS

TRIAIZE

VELLUIRE

VENANSAULT

VOUVANT


 


Le symbole se présente comme un signe. Il est signe de l’invisible, du spirituel lointain. Le symbole révèle le mystère tout en le protégeant du regard indiscret. En tant que revêtement, il est le voile ; cependant, il désigne une voie d’approche. En s’offrant au regard capable de, à l’entendement en capacité de le saisir, il offre son contenu tout en demeurant une énigme indéchiffrable pour celui qui, privé des dispositions requises, est aveugle et sourd pour en saisir la vision et en discerner l’appel.

M.M.Davy, Initiation à la symbolique romane.

 

 

Visiteurs qui venez dans ce département pour ses plages, ses marais, ses châteaux, ses abbayes et ses églises, nous vous proposons un nouvel itinéraire : La Vendée à travers ses églises romanes. Ce département compte une centaine d’églises romanes, mais seulement la moitié on quelques choses à nous apprendre. Nous vous proposons une visite de ces dernières, mais une visite particulière, nous ne détaillerons pas les porches si joliment sculptés, d’autres régionalistes ont depuis longtemps entrepris de les décrire. Ceux-ci mériteraient d’ailleurs que la ville ou le syndicat d’initiative place une personne devant ces tableaux pour expliquer correctement aux visiteurs ce que l’imagier de pierre a symbolisé. Cette visite pourrait s’intituler : visite de la vendée romane secrète. Car il s’agit de vous montrer une partie, pas toujours visible de l’église romane : les chapiteaux et les modillons. C’est plus intéressant que la visite d’une grotte qui présente que des concrétions minérales, et c’est aussi intéressant qu’une grotte préhistorique à peintures murales, car là aussi l’artiste a voulu montrer la relation de l’image avec le sacré. Votre guide n’espère pas avoir beaucoup de visiteur, mais ceux qui le suivront auront une nouvelle approche avec cet ancien  genre de communication.

En effet, nous les chapiteaux, nous sommes bien là,  nous voyons de haut les visiteurs qui regardent les voûtes et les arcs, mais malheureusement souvent pour la plupart de nous nous sommes à peine perceptibles dans la pénombre. Quelques uns ont la chance d’avoir encore leurs couleurs, et oui, dans le temps nous étions tous peints, tout du moins pour ceux qui avait la chance d’avoir un logis (église) avec un bienfaiteur, d’autres qui ont la veine d’être dans une église plus visitée ont droit à un éclairage particulier, mais bien souvent les visiteurs ne voient même pas l’interrupteur qui nous mettrait en valeur. D’autres plus heureux ont la chance d’être à l’extérieur accolés aux colonnettes, aux  trumeaux et aux piédroits. Nous sommes donc seuls tout la haut, anonyme et pourtant nous avons beaucoup de choses à raconter, mais encore faut-il nous comprendre. nous avons des frères qui d’après certains sont les plus beaux car ils racontent des passages de la Bible (chapiteaux historiés), comme par hasard c’est ceux-là qui sont entretenus et repeints. Nous, avec nos figures grotesques, nos animaux fantastiques, nos entrelacs de rameaux, nous sommes seuls, mais nous avions un message à vous transmettre. Nous les petits modillons, nous avons plus de chance, si on peut dire, que nos grands frères, nous sommes à l’air libre, au regard de tous, mais aussi sujet à des dégradations. Nous étonnons toujours les visiteurs par nos grimaces et nos poses incongrues, pourtant nos images correspondent aux mœurs de notre temps. Certains d’entre nous représentent simplement un personnage local connu, un jongleur masqué racontant un fabliau ou un péché capital, un animal ou un monstre. Mais d’autres ont quelque chose en plus, un signe, qui devrait attirer le regard du visiteur et lui faire soupçonner qu’il y a autre chose à comprendre. ceux de nous qui ont la chance d’être au-dessus des portails ont  droit  aux  regards  moqueurs  des visiteurs ignorants, les autres qui nous trouvons au chevet ou sur les côtés de l’édifice, nous restons le plus souvent ignorés.  Sommes-nous si important que cela ? Nous le croyons, d’ailleurs certains d’entre nous ont des signes que l’on peut comparer aux accents    qui se trouvent sur certaines lettres. L’accent  donne une signification particulière à la lettre, nous aussi nous avons des signes qui transforment une tête difforme ou un animal fantastique en un message particulier. Votre guide a cherché à comprendre ce que ces têtes incongrues pouvaient figurer. Nous avons regardé dans les chansons de gestes,  dans les romans de l’époque. Le roman de Fauvel comporte quelques illustrations de personnages masqués, plus ou moins habillés, qui auraient pu nous mettre sur une bonne voie, mais ce roman date du XIVe siècle, donc trop tardif. Il ne nous restait plus que les jongleurs qui se produisaient de village en village et qui devaient raconter des fabliaux, des histoires fantastiques. Ces artistes populaires devaient prendre une apparence qui correspondait aux personnages héros de leur histoire. Etait-ce un modèle pour certains imagiers sculpteurs ? Nous avons tous subits grands et petits des dommages, les guerres, les incendies, les intempéries, mais nous sommes encore là. Certains parmi nous ont été mutilés (parfois par des prêtres ignares) ce qui aujourd’hui, donne du mal à nos admirateurs pour lire nos messages. D’autres on été remplacé par une sculpture plus récente.  plus personne ne sait nous lire, c’est pour cette raison que nous avons besoin d’un guide averti qui puisse expliquer à la poignée de visiteurs qui le suivront, notre mémoire. Il ne saura pas qui nous a taillé, qui nous a donné vie, car nos créateurs n’ont pas signé leurs oeuvres, il ne saura pas vous dire notre âge avec exactitude, mais peu importe, ce n’est pas le plus important. Le plus important c’est de faire revivre les symboles que nous vous montrons, que ce langage ésotérique ne soit pas perdu pour tous. Notre guide pourra dans certains cas expliquer avec assez de justesse ce que nous représentons. D’autre fois, dans d’autres cas il tentera de nous donner une interprétation, mais quelque chose lui échappera, car dans son savoir il manque de repères, malheureusement nous ne pourrons pas l’aider. A notre époque le symbole était mieux compris, et d’après ce que nous pouvons entendre, avait même une autre interprétation qu’ aujourd’hui. Nous avons dans beaucoup d’églises romanes de notre Vendée des frères qui sont restés vierges, sans aucun motif, ils devaient attendre une peinture. Certains diront que c’est à cause de Saint Bernard qui disait : « L’église est un lieu de prière et ne peut en aucune manière alimenter la curiosité. L’âme possède en elle-même une connaissance suffisante pour n’avoir pas à recourir à des symboles vus par les yeux ». L’abbé Bernard avait dit aussi: « Quand vous faites prier la pierre, ne la torturez pas, avec le tarabiscot, en de vains ornements, comme les païens. Elle prie par sa matière, elle prie par son volume, elle prie par son poids, elle prie par son orientation et vos vaines images n’y ajoutent rien, au contraire ! (Vincenot) ». Mais nous pensons que, dans notre région, c’était surtout le manque d’argent qui n’a pas permis à nos humbles frères d’être décorés. Certaines églises avaient des fresques pour expliquer plus simplement les événements de la Bible, ces peintures devaient coûter moins cher qu’une sculpture. Mais à leur tour ces fresques disparaîtront et seront remplacées par les vitraux, la peinture ne résistant pas à l’humidité des pierres. Soyez indulgent avec votre guide, malgré tout il vous apprendra quelque chose que d’autres ne verront jamais. Les commentaires que vous entendrez vous mettrons peut être à l’abri de conduites préjudiciables, et grâce à lui nous pourrons encore revivre et poursuivre nos vies vers l’éternité. Nous vous rappelons notre première fonction, nous sommes  (les chapiteaux historiés) un livre d’images pour ceux qui ne savent pas lire, nous sommes des repères mnémotechniques qui permettent de se souvenir du chemin à accomplir vers une vie spirituelle. Nous avions deux missions principales :       1° - Montrer les tentations du Diable et ses conséquences. 2° - L’intercession de la foi par la représentation du fidèle qui est protégé par celle-ci.   Nous (guides) reprenons la parole, aujourd’hui certaines lectures de ces chapiteaux sont difficiles à déchiffrer, car nous ne connaissons pas l’esprit, et nous n’avons pas la connaissance symbolique, des imagiers  de cette époque. Nous savons seulement que ces images donnent un accès à une connaissance. Surger de saint-Denis lui-même dit : « Ne t’émerveille pas devant l’or et la dépense mais devant la maîtrise de travail. Il illuminera les esprits afin qu’ils aillent grâce à ces lumières vraies, vers la Vraie Lumière dont le Christ est la vraie porte ». Dans son très bon livre (Initiation à la symbolique romane)  M.M. Davy écrit: “Au  XIIe siècle, il existe encore des moines qui conservent la connaissance des symboles. Certes, ils ignorent le plus souvent leurs sources, ils méconnaissent l'origine des symboles qu'ils emploient ou contemplent quotidiennement, car ils pensent uniquement chrétien…) plus loin: “Un petit nombre d'hommes romans possèdent la véritable connaissance: s'étant abandonnés eux-mêmes, Dieu œuvre en eux…“ puis encore plus loin: “Les moines romans qui gardent la connaissance de ces symboles se trouvent dans les cloîtres bénédictins, cisterciens, cartusiens. Ce sont aussi des clercs vaguants, parfois des itinérants. Le clergé séculier est au XIIe siècle souvent ignare et de mœurs rudes. Au XIIe siècle, les nouveaux ordres religieux dominicains et franciscains ne seront pas à même de recueillir l'héritage traditionnel, du moins sur le plan de la collectivité“. Nous n'avons pas la prétention d'être de ceux-là. Nous allons essayer  modestement avec notre petit savoir de donner une interprétation se rapprochant le plus possible de la réalité actuelle, de ces images, sinon une idée, une voie à suivre, qui éclaircira le chemin à ceux qui veulent aller plus loin. Notre explication sera donc hypothétique et personnelle. L'expérience du symbole devient ainsi une expérience spirituelle ; elle est délectation, dilatation du cœur, tressaillement intérieur, épanouissement de l'âme. L'expérience spirituelle du symbole rejoint l'expérience mystique, l'âme  se transforme, illuminée, elle pénètre dans la voie du discernement et de la sagesse. Elle  s'achemine  de  clarté  en  clarté  ( Cor.,  III,  18 ),  c'est-à-dire  de symbole en symbole, vers la lumière. Guidée par son amour en tant que sens spirituel, elle découvre la gloire de Dieu.

Nous finirons cette introduction en citant encore une fois deux extraits du livre de M.M. Davy :

« Le XIIe siècle est essentiellement le siècle de l'enseignement, tout concourt à cet apprentissage. Ce n'est pas seulement l'intelligence qui doit être éveillé, mais l'intuition. C'est pour quoi le symbole possède une telle importance au XIIe siècle; il instruit et achemine vers la connaissance, car il est une nourriture spirituelle ».Saint Augustin précise: “que l'enseignement donné par les symboles a pour but d'éveiller et de nourrir le feu de l'amour, afin que l'homme s'élève vers ce qui est au-dessus de lui et qu'il ne saurait atteindre de lui-même Dans certains cas nous ferons une exception, c’est-à-dire nous présenterons des chapiteaux qui ne sont pas romans, mais qui  méritent d'être signalés.      « Tant que nous ne voyons pas, tant que nous ne déchiffrons pas le livre du monde, nous sommes pas des être réellement pensants, réellement nés. Tant que nous croyons que les chapiteaux, sont des pierres mortes, c’est que nous sommes victimes de notre propre inertie, imputable à la peur de dialoguer avec ce qui nous dépasse ». (Trois voyages initiatiques- Christian Jacq)   
  

             P.S. Cette étude est le travail de trois ans de vacances en Vendée. Nous l’avons faite ensemble mon épouse et moi, nous avons passé de très bons hivers à étudier ces sculptures. Nous avons visitées les églises et cherché dans les bibliothèques la documentation nécessaire à leurs explications. Mais un grand malheur imprévu est arrivé, mon épouse est décédée. Et je n’ai plus envie de compléter ce travail. C’est pour cette raison qu’il manque des photographies ( façades d’églises, modillons et chapiteaux de meilleurs qualités, emplacements dans l’église). Je n’ai pas eu le courage de repartir seul en Vendée. Si je fais paraître ce travail c’est pour passer encore quelques moments avec elle.            Nous avions envisager de faire un tour dans les département voisins pour essayer de trouver une comparaison dans les sculptures des modillons. Ceci pour voir si l'artiste de la Vendée a exercé dans les autres départements. C'est pour cela que vous allez trouvé des modillons  "étrangers" à la Vendée dans votre visite des églises romanes de Vendée.

J'ai trouvé une citation que ma femme avait remarquée dans ses dernières lectures, elle pensait qu'on pourrait la citer:

                                                                        La nature est un temple où de vivants piliers                                                                        Laissent parfois sortir de confuses paroles.                                                                         L'homme y passe à travers des forêts de symboles
                                                                                                 Qui l'observent avec des regards familiers.
                                                                                                                 Baudelaire, correspondances

               
               
               
               

 
1 - Angles - 2 -Ardelay  - 3 - Aubigny - 4 - Bazoges en Pareds -5 -  Beauvoir  - 6 - Belleville sur Vie - 7 - Benet - 8 - Bois de Céné  l'Abbaye de l'île Chauvet) - 9 - La Caillière - 10 - Chaix - 11 -La Chaize Giraud - 12 - La Chaize le Vicomte - 13 - Champagné -14 - Les Chateliers Châteaumur - 68  - Corpe -15 - Curzon - 16 - Les Essarts - 17 - La Flocellière - 18 - Fontaines - 19 - Fontenay le Comte - 20    Foussais Payré - 21 - La Couture - 22 Les Magnils Régniers - 23 - Les Moutiers les Mauxfaits - 24 - Longeville - 26 - Maillé - 27 - Maillezais St Nicolas - 28 - Maillezais Abbaye - 29 - Mareuil sur Lay - 30 - Mesnard la Barotière - 31 - Montreuil - 32 - Mortagne - 33 - Mourier-sur-Lay - 34 Nieul sur l'Autize - 35 - Olonne - 36 - Oulmes - 37 Péault - 38 La Pommeraie sur Sèvres - 39 - Pouillé - 40 - Pouzauges - 41 - Puyravault - 42 - Puy de Serre - 43 - Sallertaine - 44 - Sérigné - 45 - Saint André d'Ornay - 46 - Saint Benoist sur Mer - 47 - Saint Denis du Payré - 48 Sainte Gemme la Plaine - 49 - Saint Germain du Prinçais - 50 - Saint Hilaire des Loges - 51 -Saint Hilaire Voust - 52 - Saint Juire Champgillon - 53 - Saint Martin de Lars - 54 - Saint Michel de l'Herm - 56 Saint Michel le Cloucq - 57 Saint Nicolas de Brem - 58 - Saint Pierre le Vieux - 59 - Saint Prouant - 60 - Saint Vincent Puymaufrais - 61 - Thiré - 62 - Tiffauges - 63 - Tiffauges Saint Nicolas - 64 - Traizé - 65 - Velluire - 66 - Venansault - 67 - Vouvant.

     Eglises avec fresques.®