Vendée-romane.com Chaize le Vicomte

Commune se trouvant à l’Est de La Roche-sur-Yon. L’église Saint-Nicolas fut consacrée le 17 décembre 1099.

C’est un très grand monument qui a souffert des guerres de religion, incendie, occupation par les révolutionnaires.

Seules la nef et la croisée du transept demeurent debout. La nef comporte cinq travées dont les colonnes engagées

ont des chapiteaux en calcaire à grain très fin décorés de motifs originaux. Beaucoup de ces chapiteaux ont été

endommagés, surtout ceux des deux travées occidentales, il faut savoir que la nef a été longtemps à l’air libre, la toiture

ayant été détruite par l’incendie. Les chapiteaux supportant les voussures qui ornent le portail sont du XIX^esiècle.

3 4 5

3

3 - Curieux modillon , nous croyons bien qu'il s'agit d'un être humain, vous pouvez voir sur le côté droit ce qui doit être
une jambe et un bras, il nous montrerait son derrière. Cette pose n'est pas extraordinaire, vous l'avez dèjà vu.

Modillons bien usés ou vous pouvez reconnaître tout de même deux têtes d’animaux.

Il existe à l'extérieur deux chapiteaux que nous avons pris en 2003 et que nous devions reprendre en photo pour en savoir

plus sur ce qui sépare ces animaux, je me rappelle plus leur situation. Il me semble qu'ils sont sur le coté gauche, au bout de l'église,

que nous y avons accédé par un petit square qui donne derrière le choeur, et là contre le mur il y a une ouverture bouchée entourée

Sur le chapiteau de gauche vous pouvez deviner deux colombes face à face avec quelqie chose qui les sépare.

Sur le chapiteau de droite vous voyez deux lions face à face, assis sur leur derrière, les pattes vis-à-vis

Côté Sud – 3^e-1 Pilier – face Est : Sur ce chapiteau bien endommagé vous pouvez voir encore deux animaux

entiers qui doivent être deux lions. Ils sont face au chœur, têtes carrées, petites oreilles pointues, patte droite pour

l’un et patte gauche pour l’autre à moitié levée devaient tenir quelque chose, les deux autres pattes avant ne sont

pas représentées. Entre les deux têtes il y a un motif qui ressemble peut être à une troisième tête de lion vu de face

? Aux deux angles supérieurs saillants, au-dessus des lions, une volute. Le tailloir est simplement souligné d’une

Si vous voyez ce chapiteau de face, vous pouvez voir que c’est bien une tête qui se trouve au centre des lions,

cette tête a même la gueule entr’ouverte, et il en sort quelque chose, la langue peut être, non elle est trop longue. Ce

Nous voyons aussi qu’il y a quelque chose au-dessus des lions, entre la queue et la volute de feuillage, mais cette

chose est illisible. Vous voyez aussi au dessus de la tête centrale un motif illisible en relief.

Au dessus des épaules des lions se trouve une sorte de palmette bien en relief, que signifient–elles ?

Sur cette image colorée vous voyez bien deux cassures qui nous laisse penser qu’un objet devait se trouver à

cet endroit. Ce ne peut pas être une patte gauche, le cassure ne serait pas de face, mais en biais. On ne retrouve

pas ces détail sur le côté droit, vous voyez seulement que la patte avant gauche ne repose pas sur le sol.

La Bible est à l’origine des lions doubles et de la valeur double du lion, c’est un symbole du Christ. Les lions doubles

font œuvre de justice, normalement ils sont différents l’un de l’autre. Nous voyons que la patte antérieure du lion de gauche

devait tenir quelque chose ? Mais ici nous avons une troisième tête qui déverse un flot de paroles. Alors les deux autres

lions sont-ils là pour la protéger ? Leur queue se terminant en fer de lance passe entre leurs pattes arrière et revient

sur leur croupe. La lance est un instrument de la justice divine, est-ce pour nous la rappeler ?

Côté Sud: 4^e-3 Pilier – Face Ouest : Vous voyez sur ce chapiteau, bien conservé, à gauche, un homme richement habillé,

robe avec des passementeries, petite cape sur les épaules qui a l’air de remonter derrière la tête, comme un genre de

capuchon. Il a des petites moustaches, un collier de barbe ainsi qu’une barbiche. Il joue de la rote, sur le devant de

l’instrument nous voyons sept trous qui peuvent correspondre aux sept péchés capitaux.. Car il ne peut s'agir de la fixation

des cordes, vous pouvez voir que celles-ci sont verticales et non pas horizontales. il en joue très bien, il enchante ou ensorcelle
le personnage de droite. La physionomie de ce beau personnage parait sereine, moustache et barbe bien taillées. Il fait

Le premier personnage à droite a devant lui un objet représenté par cinq cercles concentriques que nous n'avons pu
   identifier. C'est peut-être la figuration du symbole ésotérique “5“ (ce chiffre est aussi le nombre de l’union, ce qui pourrait
   expliquer le 2^epersonnage, et qu’on peut traduire par ceci : dans certains cas, si nous sommes faible, nous pouvons
   compter sur notre prochain pour nous venir en aide). Les mains du personnage sont libres, ce n'est donc pas un
   instrument. Il est charmé par la musiquece ce n'est donc pas un instrument. Il est charmé par la musique du personnage

de gauche, il voudrait avoir ce que ce joueur lui fait miroiter. Mais ce beau personnage, c'est le démon, c'est le diable incarné en musicien bonimenteur pour acheter des âmes.

D’ailleurs vous voyez derrière lui une volute qui pourrait bien être sa queue, elle est à moitié cachée par des plis supplémentaires
de sa robe. Si c’était une chaise ou un fauteuil la crosse ne serait pas dans ce sens là. De plus la décoration de cette partie correspond à celle de la robe du personnage.

Il (le démon) est représenté en réalité par la figure du centre. Il est nu, sa tête ronde avec des petites oreilles est

complètement retournée dans le dos, la bouche ouverte en forme de rictus, elle ressemble à celle d'un chat, les jambes

écartées, les pieds contre le pilier, les bras tendus vers le haut tiennent un rouleau, nous pensons que ce doit être

un rouleau de parchemin, c'est le pacte d'achat de l'âme contre certains pouvoirs promis par le musicien ou peut être le

On retrouve entr'autre un personnage comme clelui-ci sur un chapiteau de l'église Saint-Etienne de Neuvy-Saint-

Le personnage de droite habillé d’une double chemise veut se l'approprier, il tient déjà la jambe du démon avec sa main
droite pour le rapprocher de lui, et il veut avec sa main gauche, qui est celle qui intériorise ce qu’elle tient, à gauche est la connaissance Il veut prendre, le rouleau ou pacte.

Mais un compagnon ayant compris cette scène, son visage est tourné vers le spectateur, comme pour le prendre à
témoin, il tire la langue pour montrer qu'il a du mal à le retenir. Il l’enlace et l'arrache brutalement, nous voyons d'ailleurs
la force qu'il y met, car le premier personnage en perd l'équilibre. Ce n’est donc pas une position de sodomie.

Cette explication pourrait être valable, mais la deuxième vue, côté droit, remet en question cette scène des deux
personnages de droite. En effet, si le personnage est habillé de deux chemises, l'autre personnage qui le retient semble
être tout nu, jusqu'à là rien d'extraordinaire. Mais ce qui attire l'attention, comme on dirait à l'époque, c'est ses génitoires.
Elles sont assez grosses et placées de manière à bien les voir. Et l'attitude de ce personnage nous semble bien équivoque.

Cette scène pourrait s'expliquer d'une manière assez grivoise. C'est-à-dire que si, il laissait son compagnon accomplir son
geste, il se ferait avoir, aujourd'hui on dirait “niquer ou baiser“ ( sodomiser pour être correct) par le diable. Image peut-
être mieux comprise par le peuple à cette époque ? Mais ceci est une supposition, car rien ne prouve que l’acte s’accompli,
la figuration est assez explicite pour montrer ce qui pouvait arriver sans pour autant le faire.

Ce personnage de droite ne joue pas d'un instrument, c'est une simple personne du peuple. C'est cercles peuvent aussi
figurer des ondes, qui représenteraient l'Envie, ou l'excitation, manifestée par l'envoûtement de la musique diabolique. ils
sortiraient de son coeur. Ou bien encore la représentation de la force, qui là ferait écran, que le deuxième personnage
déploie pour arracher son compagnon à cet envoûtement.

Une explication plus sexuelle a été envisagée par G. de Champeaux. Il écrit pour ce chapiteau ce qui suit. “ Un
musicien diabolique est là; devant lui, ensorcelé par sa musique, sa victime se livre aux acrobaties qu'il
commande; cette fois-ci, c'est un lion suspendu par les bras à une barre de trapèze: le lion de la luxure qui
s'agite dans la position de la sirène double queue dont le chant est irrésistible. Le malaise s'accroît encore à
droite où le péché se consomme: la bestialité des désordres charnels a été sculptée avec un réalisme dont
on trouve d'autres exemples dans l'art roman, mais rarement d'une pareille vigueur. Il n'est pas jusqu'au faciès
de ces êtres – si bien accordé à celui de la femme luxurieuse – qui n'inspire l'horreur féconde du vice dont
ils affichent le scandale“.

Il est vrai que la représentation du démon au centre du chapiteau nous fait penser à la sirène à double queue, qui n'est
pas un impératif de luxure. Mais ici, c'est le dos et les fesses qui sont représentés. De plus si c'était un lion (c'
est l'animal   représentant Saint - Marc) il n’est pas toujours un animal de luxure. Cette image pourrait amener à la
scène suivante.Ce démon déjà content du tour qu'il joue à ce pauvre homme envoulant lui acheter son âme contre une
  fortune quelconque, nous montre qu'il va se faire subtilement “berner“, c'est-à-dire sodomiser (terme un peu plus
  populaire) si tout ce passait comme le démon le voulait mais ceci ne se fera pas à cause de son compagnon qui l'arrache
des griffes de celui-ci.

Nous n’avons pas encore parlé des plantes. A gauche, derrière le diable, une plante à deux rameaux formant trois

entrelacs, à droite derrière le deuxième personnage même plante. La différence provient des volutes des plantes, celle

de gauche est moins déployée ( la gauche c’est le côté maléfique ), la volute de droite est largement déployée, comme

pour protéger ou donner de la force à ce personnage ( la droite c’est le côté bénéfique ). Nous voyons aussi sous

les génitoires une petite plante, petite fleur de lis, le lis symbolise aussi l’abandon à la volonté de dieu, c’est-à-dire à

la providence qui pourvoit aux besoins de ses élus. C’est le cas ici, car sans la providence de cet ami, son compagnon

Nous ne croyons pas que cette scène représente une luxure quelconque (il faut nous placer au XII^e siècle ou le petit

peuple ne savait pas lire et ou l'église mettait en garde ses brebis) mais seulement le danger qu'il y avait à écouter

certains personnages beaux parleurs qui promettent des richesses contre une activité qui mène à une conduite de vie

Côté Sud – 4^e-1 Pilier – Face Est : Ce Chapiteau comme vous pouvez le voir est orné de deux grandes palmettes de feuillages. Sur le côté gauche six feuilles en forme de crosses superposées, le centre n’est plus bien lisible, sur la droite trois longues feuilles viennent former la
volute de l’angle supérieur du chapiteau. Cet angle est orné d’une grande palmette en forme de grande feuille ovale dans laquelle se trouve un entrelac de deux rameaux liés de deux feuilles surmonté d’une feuille de lis stylisée.
Sur la partie centrale du chapiteau les grandes palmettes des angles viennent se rejoindre, entre ces deux palmettes une grande fleur stylisée
en pointe d'ou partent les deux volutes des angles supérieurs.
A droite, même motif que sur le côté gauche, mais le centre est un peu plus lisible, il est composé d’un motif de deux feuilles en forme de lis superposées.

Coté Sud -5^e-1 Pilier – Face Est. Vous voyez deux lions en opposition dos à dos. A gauche, un lion allonge son cou au-dessus de

son dos, la tête tournée vers la droite en direction de l’autre lion. Est-ce qu'il invite son compagnon à s'adresser aux pèlerins ? A droite, le

lion lui aussi allonge son cou au-dessus de son dos, mais la tête est tournée vers les pèlerins. Vous voyez en dessous de ses moustaches, une

langue tirée (qui comme on le sait, indique la parole), il s'adresse donc au public. Mais que lui dit-il ?

Vous pouvez vous demander si ils disent quelque chose ou si ils se moquent de l’assemblée. On pourrait voir que la tête de

les deux queues ne se terminent pas de la même manière à première vue, pourtant il y avait assez de place pour faire la même forme de queue. Si vous regardez plus attentivement vous voyez que l’imagier n’a pas fait arriver la queue par elle-même dans l’échancrure prévue pour cela, mais dans la partie droite. Les extrémités des queues se terminent donc par deux cœurs inversés.

L'image représentée par les deux queues des lions nous fait penser à la lettre ω, qui signifie d'après Theillard de chardin: “Le point ultime de l'élévation des êtres“.

Vous pouvez voir encore au dessus des corps des lions des palmettes, deux à gauche, trois à droite, comme sur le chapiteau des lions n°3-1. Nous ne savons toujours pas ce qu’elles représentent.