Maillezais

église Saint-Nicolas

 

           Commune se trouvant au Sud-Est de Fontenay-le-Comte, l'église Saint-Nicolas fût ruinée par les Protestants au XVIe siècle. A part deux travées (les plus proches du choeur) et la partie haute de la façade, le reste a été reconstruit à la fin du XIXe siècle  et au début du XXe siècle. Il restait de l'époque romane que les sculptures de la façade et quelques modillons de l'abside.



 

          

     M. Dillanges écrit: " Les modillons de la corniche qui sépare les deux étages ainsi que les chapiteaux des colonnes qui se trouvent au même niveau, ont tous été refaits au XIXe siècle, d'ailleurs, il n'existe aucun modillon sur le relevé ancien de la façade, et d'autre part, les sujets s'inspirent des sculptures anciennes de l'abside".

     Chapiteaux des fenêtres murées supérieures:

      Nous n'avons pas les photographies  n°3-4-5-6. 

1-2-7-8

          1 -2 - 7 - 8 - Chapiteaux à trois crosses séparées par un creux souligné par deux lignes suivant le mouvement de la sculpture.

  

           Corniche supérieure:

                                                       1                         2                                         3                                           4                          5

                                  1                          2                                         3                                            4                        5

   

 

1

          1 - Vous pouvez voir sur ce chapiteau deux aigles qui forment l'angle Sur le côté droit, les ailes de l'aigle sont déployées, il regarde vers le droite. Ses pattes ne sont pas terminées ou bien elles ont été cassées ? Sur le côté gauche, il semblerait avoir un autre aigle, aujourd'hui cassé, sur la gauche on devine un lion les deux pattes tendues vers l'avant.

          Réflexion du chapiteau: Il me manque un morceau qui empêche mon guide de vous en dire plus.

 

 

2

          2 - Nous ne savons pas si c'est une femme ou bien un homme (vous pouvez voir entre ses jambes ce qui pourrait être un sexe féminin). Seulement son allure nous fait penser à quelqu'un qui ne sait pas pourquoi il est là, ni ce qu'il représente. Il est nu, il vient de naître, il doit commencer à se connaître. Pour cela, il convient d'habiter avec soi même, comme disait Grégoire le Grand, cette connaissance va lui permettre de comprendre le mystère de son origine.

          Réflexion du modillon: cela est possible.

 

     

     3

          3 - S'ignore sera le début du péché, car l'âme qui refuse de se connaître s'interdit par là de rentrer à l'intérieur d'elle même. Elle se donne aussitôt vers les choses extérieures et s'y conforme. Et l'âme qui se tient ainsi dans une telle ignorance se joint au troupeau d'animaux privés d'intelligence. Vous pouvez voir deux oreilles animales de chaque côté de sa tête.

          Réflexion du modillon: rien à ajouter.

    

   4

          4 - Il faut donc sortir de l'ignorance pour entrée dans la connaissance. Pour cela il doit entrer dans ce lieu et entendre son histoire, comment il a été crée, par qui, pour quoi.

          Le lion androphage apparaît dans l'art roman de singulière façon. Ainsi le lion qui avale l'homme, s'inspire de l'idée de dualité qui se fond dans l'unité.

          Ces deux lions n'ont pas la même expression. Les rides sur leurs joues ne sont pas dans le même sens, les oreilles ne sont pas identique. La tête du haut a des rides dans le sens (front, nez, joues)  qui signifient qu'il avale l'homme. Nous pouvons exprimer la même remarque pour la tête du bas, qui est déformée (plus large) à cause du corps qu'elle contient et qu'elle expulse. D'ailleurs le personnage prend appui sur ses mains pour essayer de sortir.  Ce qui pourrait figurer que le premier "avale" l'homme avec ses péchés, et que l'autre le rejette expurgé de ses fautes.

          Réflexion du modillon: l'explication est valable.

                                                                                  

            

      

5

          5 - L'image de ce chapiteau vous rappelle un peu celles de Foussais-Payré (n) 3-4) à cause du retournement du train arrière avec ses pattes en l'air.

           Vous retrouvez deux lions dont la partie antérieure se trouve sur les deux angles du chapiteau. Ils sont en position couchée, la patte avant droite pour celui de gauche, et la patte avant gauche pour celui de droite sont sur le sol. Les deux autres pattes avant se trouvent au centre du chapiteau, elles se touchent par les griffes. Leurs queues passent entes les pattes arrière et se terminent dans leurs gueules.

           L'ambiguïté des deux parties du lion est révélée par les textes de Saint-Irénée, de Valérien et de tous les Pères. Ses parties antérieure le rattachent au Ciel, les parties postérieures à la Terre.

           Philippe de Thaon écrit:

"La force de la divinité de Jésus-Christ

Demeure dans sa large poitrine

Dans son train de derrière

Fait de piètre manière

Demeure l'humanité".

          Ces remarques correspondraient bien à cette image, en effet, nous voyons la partie divine (partie antérieure) monter la garde devant le Temple, tandis que la partie postérieure ( qui se rattache à la Terre), c'est-à-dire à l'humanité cherche son salut dans le mouvement et la terminaison de la queue en forme de feuille (feuille=résurrection) qui est avalée par la gueule du lion (partie divine) pour trouver une renaissance à la vie spirituelle.

          Réflexion du chapiteau: Rien à ajouter.

 

          Partie centrale de la corniche:

                  

                                                  6                        7                      8                     9                       10                     11                     12

                                         

     

6

           6 - Le personnage semble sortir de la gueule d'un loup (les oreilles ne sont pas rondes, mais pointues). C'est l'initié qui sort de la caverne après avoir accomplie le cycle de son initiation ou conversion.

           D'anciennes traditions comparent le loup au Christ, puisque l'animal comme le fils de Dieu porte la lumière en lui. Le loup voit dans les ténèbres, aussi n'hésite-t-il pas à affronter les forces du mal et de l'obscurité.

           Réflexion du modillon: rien à dire.

 

7

            7 - Vous voyez sur ce modillon un homme qui retourne son corps sur lui-même. Ce qui veut dire qu'il a complètement changé d'attitude. Il est devenu un autre homme au sens spirituel. Si vous admettez que les modillons précédents ont bien été interprétée, vous voyez le résultat de la transformation du personnage, jusqu'à maintenant nous l'avons vu toujours nu, ici il est habillé.

            Réflexion du modillon: pourquoi pas .

8

           8 - Un joueur de rebec, est-ce pour fêter l'accomplissement spirituel qui vient de se produire ? Ou pour les "amoureux" qui se trouvent sur sa gauche ?

           Réflexion du modillon: je suis un rescapé de l'époque romane, il est donc possible que lors de la restauration des modillons, ma situation ait influencé mon alentour. 

 

9

            9 – Vous voyez sur ce modillon un couple d’amoureux, pourquoi ce genre de sculpture ?

Saint-Bernard écrira : « Que Dieu est inaccessible à l’homme sans le Christ qui sert d’intermédiaire, l’amour charnel précède l’amour spirituel, un langage purement spirituel serai inaudible ». Guillaume de Saint-Thierry et Saint-Bernard veulent entraîner leur auditeurs vers la connaissance et l’amour spirituels ; dans la mesure où ceux-ci demeurent charnels, leur cheminement se ralenti, ils perdent du temps. Pénétrer dans la voie spirituelle c’est parvenir à la réalité ultime. Si le niveau n’est pas atteint de façon stable, l’homme revient souvent par instant à la connaissance et à l’amour charnel, mais le désir de son âme le porte au-delà dès qu’il a subi la séduction du spirituel. L’amour conjugal est célébré dans le Cantique des Cantiques ; celui-ci doit être considéré comme le chant proclamant l’union de l’âme avec Dieu.

            Saint-Bernard dira encore : « Si le mariage charnel unit deux êtres en une seule chair, l’union spirituelle les unit en un seul esprit ».

            La Kabale nomme même l’acte sexuel l’œuvre de sainteté, et dit que la Ché’hinah, la Présence de Dieu, se tient au-dessus des amants qui font l’amour.

            Revenons au modillon, il semble bien que l’amour charnel était dans l’esprit du sculpteur comme il a crée cette image. Vous voyez deux personnages agenouillés, la femme tenant l’épaule gauche de son compagnon, celui-ci tenant la cuisse droite de la femme pour l’amener doucement vers l’extérieur de sa cuisse gauche, de telle manière à écarter la jambe de sa partenaire. Ce geste peu figurer aussi une caresse sexuelle avec ses autres doigts.

 

                                                                         

 

            Les deux amoureux sont nimbés, est-ce pour confirmer ce qui est écrit ci-dessus, que l'amour charnel n'est pas considéré comme une luxure ?

            Ne pas oublier que ce modillon date du XIXe siècle, à cette époque, dans la région on pratiquait le Miguaillage ou le Maraichinage, c’est-à-dire la masturbation de la femme par son compagnon. Cette pratique était très courante dans le marais en vendéen, (Voir le livre Le Maraichinage du Dr Marcel Baudouin).

 

             Nous retrouvons ce genre de modillon dans les départements voisins. :

 

                                                                           

                                                                          Saint-Ouenne (79)                          Marnay (86)

 

                                                                                                 

                                                                                                                       10

          10 - Un joueur de rote, si il n'a pas la une tête vraiment humaine, qui d'après certains lui donnent le visage d'un singe, ses pieds et ses mains sont bien humain.

          Réflexion du modillon: Les amoureux sont bien encadrés de deux musiciens.

 

                                                                         

                                                                                                                        11

            11 - Que dire de ce modillon sinon que c'est un homme qui se redresse. Dans cette position, il pourrait aussi remercier Dieu par une prière de lui avoir permis de gagné une nouvelle vie.

            Réflexion du modillon: rien à dire.

                                                                              

                                                                                                                          12

              12 - Vous voyez ici un homme qui entre sa tête dans le gueule d'un animal féroce ( représentant tous les vices. Seulement il ne craint rien car il est protégé par la foi, ce que le sculpteur nous montre par les images du coller clouté et de la ceinture de force. Il a acquit cette force en pratiquant les enseignements qu'il a reçu précédèrent.

              Réflexion du modillon: rien à ajouter.

               Partie droite de cette corniche:

 

                                  

                                                 13                                 14                             15                             16                                 17

 

                                                                          

                                    

                                                                                                                        13

          13 - Chapiteau décoré de quatre aigles, deux de chaque côté. Sur la gauche vous voyez très bien un aigle, les ailes pliées, la tête retournée vers la droite, de manière à venir touché de son bec l'autre aigle, qui se trouve sur le devant du chapiteau. Ces deux aigles sont séparés par une large feuille nervurée. Cette feuille devait avoir une tige qui se séparait en deux pour venir couvrir une patte des aigles. Vous voyez aussi devant les deux aigles extérieurs, une grande feuille remontante. Ce groupe des quatre aigle est séparé deux par deux par une grande feuille  identique aux autres feuilles. Que veut dire ce chapiteau ? Est-ce une feuille d'acanthe stylisée ? Il est dit que celui qui est orné d'une feuille d'acanthe a vaincu la malédiction de la biblique. ce que pourrait figurer les aigles en touchant leur bec, en sorte de "vainqueurs"..

           Réflexion du chapiteau: pourquoi pas .

                                                                                           

                                                                                                                  14

            14 - Modillon représentant un personnage en buste, il est coiffé d'un bonnet à bord dentelé, de ses mains il vous montre sa bouche. La bouche est le point de passage du souffle, de la parole, qui selon l'ouverture de la conscience se transforme en verbe créateur où restera qu'un support intellectuel.

            Réflexion du modillon, rien à dire.

           Vous pouvez retrouver la même image à Melle:

                                                                                             

 

                                                                                              

                                                                                                                   15

            15 - Deux serpents entrelacés, on pensait qu'en se retournant sur lui-même  et en se suçant la queue il retrouvait les forces qui lui assureraient une vie nouvelle. Le noeud de serpent est un symbole de vie.

            Réflexion du modillon: rien à dire.

            Encore même image à Melle:

                                                                                              

 

                                                                             

                                                                                                                        16

            16 - Vous voyez sur ce modillon le buste d'un homme sage. Il est coiffé d'un bonnet et il a une barbe. La barbe est un signe extérieur de sagesse, de connaissance. C'est ce que montre cette figure, la connaissance, par le rouleau qu'il tient dans ses mains, au-dessus de sa tête  pour éviter qu'i ne tombe dans des mains profanes. Sa coiffure et sa barbe nous font penser qu'il s'agit d'un docteur, d'un enseignant.

            Réflexion du modillon, c'est bien cela..     

            Même image à Melle:

                                                                                                     

 

               

                                                        

                                              

                                                                                                                     17

            17 -  Vous voyez ici le dernier chapiteau de cette corniche, il est historié, c'est-à-dire qu'il représente une scène biblique.

             Ayant enfrein un édit royal, qui interdit, pendant trente jours de prier un dieu ou un homme autre que le roi, Daniel, resté fidèle au Dieu des Hébreux, est livré aux fauves. Mais le Tout-Puissant lui envoie un Ange et ferme la gueule des lions "qui ne lui ont fait aucun mal, parce qu'il a été trouvé innocent devant Lui"

             Pour les chrétiens, le personnage de Daniel préfigure le Christ. Son séjour dans la fosse aux lions est rapproché de la descente du Sauveur aux Enfers, après la Crucification. Il triomphe des fauves, comme Jésus a domine Satan.

             C'est Daniel dans la fosse aux lions, il les prend par la patte droite, celui de gauche est assis, celui de droite est debout. Sa grande queue passe entre ses pattes arrière et vient se terminer sur sa croupe par une feuille (feuille= résurrection).

             Réflexion du chapiteau: c'est bien cela que je représente.

 

 

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