La Chaize-le-vicomte (3)      


      

                                                                                                                Photo Lionel Dieu – Apemutam.





            Côté Nord – 5e – 1 Pilier - Face Est. Vous voyez sur ce chapiteau une double couronne de fleurs. La
première en fleurs de lis. Vous  voyez  sur  le  pédoncule  un  petit  rectangle vertical. Le rectangle est un carré  
(figure sacré) allongé qui symbolise la perfection des relations établies entre la Terre  et  le  Ciel. Ic le rectangle  
fait partie du tronc d’un  Y (arbre de Vie).  Dans celui-ci nous trouvons : 

                                                                           

         Vous voyez un losange, nous avons déjà signalé ce symbole comme étant une représentation du sexe féminin. Si, on le considère comme deux triangles isocèles adjacents par leur base, il signifieraient les contacts et les échanges entre la Terre et le Ciel, entre le monde supérieur et le monde inférieur.

         Un ψ (psi) trident, symbole de la coulpe (péché volontaire entraînant la perte de la grâce) . Ces trois pointes représentent les trois pulsions (sexualité, nutrition, spiritualité), cadre de tous les désirs trop facilement exaltés. Il représente aussi le danger de pervertissement, la faiblesse essentielle, livrant l’homme à la merci du séducteur-punisseur. L’absolution, la confession remettent la coulpe.
         Si vous regardez bien dans ce ψ vous retrouvez une fleur centrale entourée de deux petites pétales, c’est  un lis, le lis de la couronne royale.
          Le lis est synonyme de blancheur et par suite de virginité, d’innocence.
         Le lis des vallées est mis en rapport avec l’arbre de Vie planté dans le Paradis. C’est lui qui restitue la vie pure, promesse d’immortalité et de salut.
        En dessous de cette première couronne vous en voyez une autre, composée seulement d’une fleur répétée, qui forme une suite d’ω (oméga) qui peuvent signaler qu’après la fin vient le renouveau, la vie pure indiquée par les lis.


              

      Côté Nord – 5e-1 – Pilier – Face Est. Le lion est souvent un « monstre » avertisseur. Il est dans de nombreux exemples un véritable symbole sacré en soi.

      Ici deux lions gardent l’accès au temple plus précisément le chœur, partie sacré de l’église, pour empêcher le profane de s’y aventurer inconsciemment. Comme un des lions dort l’autre veille. Ici celui de droite monte la garde, il montre ses crocs et il tient le hom ou palmette, pendant que celui de gauche dort, malgré ses yeux ouverts.
       Ils tiennent tous les deux le hom, palmette représentant ici le Temple à protéger. Mais celui de droite, dont la patte est plus haute la tient en ce moment. L’autre lion qui a sa patte plus basse ne la tient pas, mais la soutient pour montrer qu’il est présent.
      Le lion de Juda est associé à l’image du Christ parce que selon certaines traditions antiques reprises par les Pères de l’église, comme Saint-Augustin, il veille avec les yeux fermés et lorsqu’il dort, il donne l’impression d’avoir les yeux ouverts. Celui de droite monte la garde, il montre ses crocs et il tient la palmette en premier, pendant que celui de gauche dort les yeux ouverts.
      Nous voyons sur le corps et le cou des lions une sorte de harnais, qui prouve que ces animaux sont domestiqués. La queue passe entre leurs pattes arrière et revient vers leur tête, elle se termine par une sorte de long aiguillon conique, est-ce là leur armes ?


         Entre les deux lions se trouve un hom ou palmette.


            Essai de description de la palmette ou Hom. Nous voyons dans la partie inférieure un motif en Ω (rouge) qui peut représenter une montagne. En dessous les deux colonnes du temple (marron) qui se prolongent au Ciel. Au-dessus une colonne verte qui peut représenter  l’axe  ou  arbre  cosmique, qui fait la jonction entre le haut et le bas, le Ciel (bleu) et la Terre. Il libère une énergie (jaune) qui retombe de chaque côté du temple, le tout dessine une forme de palme, qui évoque une enceinte annonçant le caractère sacré du lieu.

             Le Lion est souvent un « monstre » avertisseur. Il est dans de nombreux exemples un véritable symbole sacré en soi. Ici les deux lions gardent l’accès du chœur pour empêcher le profane de s’y aventurer inconsciemment. Comme l’un est endormi, l’autre veille.
         

           On peut retrouver une ressemblance approchante dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers et à Saint-Savin (Vienne) :

                             

 


    

                                                                        

      
       Côté Nord - 6e - 3e Pilier - Face Ouest,. Chapiteau à cinq personnages.

      

        Le personnage de gauche est pratiquement le même que sur le chapiteau n° 4-3 du côté Sud, excepté qu'il a des
moustaches plus longues et qu'il joue de la vielle. C'est-à-dire que c'est de nouverau un démon.
         Vous voyez sur le côté gauche, pour la première fois en Vendée, deux personnages allongés l'un sur l'autre. Au
sol un personnage très bien habillé, au-dessus comme nous venons de la dire, un démon.
        C'est le démon, il ne tient pas compte de la qualité des personnages, il les écrase. Ce bourgeois essaye bien de son bras gauche de se raccrocher au personne central. Pourquoi ce geste ? Parce qu'il connaît ce personnag, il sait qu'il est fort spirituellement, il cherche donc ce soutient  pour échapper au démon.

       

    Ce personnage central habillé comme un simple représentant du peuple représente celui qui a réussi sa conversion, c’est-à-dire d’homme debout incroyant, il a réussi, à force d’aller à l’église, d’écouter les sermons, se renversement qui est un changement complet de sa vie, lui a permis d’acquérir une autre vision de vie, spirituelle celle-là. C’est ce qu’indique ici l’imagier en le représentant de cette manière, aujourd’hui on dirait qu’il fait le pont. Un pont permet de passer d’une rive à l’autre, d’un état d’incroyant à celui de croyant, dans notre chapiteau il a réussi, car c’est le côté face qu’il nous montre.

     

    Sur ce côté gauche, nous venons de voir le démon attaquer la bourgeoisie, sur le côté droit le même sujet, mais le démon s’attaque ici aux gens du peuple.
    Il continu a jouer de la vielle, c’est une musique profane qui évoque la tentation, pour essayer de charmer cette pauvre femme à droite.


    Sur ce côté  droit du chapiteau, une autre scène nous montre le même sujet vu d’une autre manière. Cette fois ci ce sont deux serpents qui ont pris dans leurs anneaux deux personnages du peuple.
    Le premier personnage, une femme vu sa coiffure, est assaillie par deux serpents qui lui parlent dans les oreilles. Un oiseau, un aigle, l’aile est petite par rapport à la taille de l’oiseau, est-ce pour montrer la ligne de chevrons qui se trouve sur le corps de l’aigle ?  Dans certains cas les chevrons sont associés aux péripéties de la vie.  Mais il y a quatre chevrons, quatre, chiffre du principe de l’incarnation. Ici l’incarnation de l’esprit divin dans le corps de l’aigle.  L’aigle veut venir au secours de la femme, mais celle-ci le repousse de sa main droite (mauvaise main), elle ne veut pas l’écouter. Les serpents sont plus forts, elle se laisse envoûter par eux.
    Il n’en n’est pas de même pour l’homme (son marri certainement) qui se trouve en dessous, lui plus fort spirituellement va se sortir de ce mauvais pas, en effet, de sa main gauche (bonne main) il prend appui sur le corps du serpent pour sortir de cet enroulement.


    Entre  ces deux personnages, un motif les sépare :
    Est-ce une grande main que nous voyons ici ?
    Dans ce cas c’est une main gauche, le pouce n’est pas représenté. La main gauche indique le Bien. Cet avant-bras est relié à une jambe qui nous montre un pied nu . Le pied nu a un sens rituel, ici on pourrait penser que le pied est dénudé pour recueillir la puissance divine. La séparation de la femme et de l’homme, par ce double symbole, pourrait signaler que seul l’homme est assez fort spirituellement par rapport à la femme qui est plus enclin aux péchés, pour ne pas écouter le mauvais esprit.
    Vous voyez encore deux éléments sur l’extrémité droite de cette partie du chapiteau, ils n’ont pas été sculptés pour rien, mais que veulent-ils symboliser ? Nous n’avons pas trouvé ce qu’ils représentaient.


    Vous voyez un autre symbole au-dessus du personnage faisant le pont, c’est une feuille, une « panelle » :


    La panelle est en héraldique le nom de la feuille de peuplier. La symbolique de cette feuille est fondée sur une légende grecque dû à Héracles. Cette feuille a la particularité de présenter deux couleurs, une couleur foncée au recto et une couleur claire au verso, nous  retrouvons  la  dualité. Elle symbolise entre autre le temps passé. Ici, elle confirme l’ancien passé du personnage qui s’est retourné vers une nouvelle vie, la feuille devrait être de couleur claire. La tige de la feuille forme la lettre ω, ce qui peut vouloir indiquer que ce personnage a bien accompli sa conversion.


    Revenons au démon, nous pouvons trouver trois autres symboles figurés sur la tête de ce personnage :

   1 – La forme des cheveux, ils sont en petites touffes ondulés et disséminés d’une certaine manière.
   2 – De la façon dont les cheveux sont figurés  il en ressort une belle paire de cornes.
  3 – Ses moustaches, elles sont en forme de samare ou d’akène (fruit de l’érable). Ces fruits en forme d’ailes favorisent la dissémination, ici de la musique pour atteindre les autres personnages.


                                                                             Samare d’érable

      Au temps de Jésus, la Samarie n’était plus qu’une simple circonscription romaine. Issu des métissages des Israélites et des colons Assyriens, les habitants de Samarie furent jugés impurs.

         Rendez-vous à La Couture 

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